Les toitures vertes 🌱
Le domaine des toitures terrasses intègre deux principales technologies permettant d’y mettre des végétaux.
Les deux technologies sont :
Les terrasses jardins :
Cette technique existe depuis les origines de ce domaine de l’étanchéité des terrasses. Elle fait l’objet de définitions et de prescriptions complètes depuis 1953 l’année de publication du premier DTU 43 sur ce domaine.
Elle repose sur le référentiel traditionnel NF DTU 43.1. À noter que ce type de terrasse n’est envisagé dans le référentiel que sur un élément porteur en maçonnerie défini dans le NF DTU 20.12.
Les terrasses végétalisées :
Cette technique se développe simultanément en Europe depuis la fin des années 80 avec un fort développement en Allemagne. La France faisait partie des précurseurs, mais le développement s’est principalement déclenché au début des années 2000. Ce développement est dû principalement à l’accroissement des préoccupations environnementales illustrées par les Grenelles sur l’environnement, les périodes de canicule et les impositions administratives.
C’est une technique qui a fait ses preuves depuis 1989 en France. Néanmoins, elle reste encore dans le domaine de l’innovation. Chaque procédé ou système relève encore d’une justification telle que l’avis technique.
Les Terrasses Végétalisées (TTV) reposent sur les Règles Professionnelles pour la conception et la réalisation des terrasses végétalisées (Règles TTV édition n°3 de mai 2018).
Trois textes viennent d'être publiés au Journal Officiel pour compléter le cadre juridique de l'obligation de solarisation ou de végétalisation des toitures.
Il s'agit du décret n° 2023‑1208 du 18 décembre 2023 portant application de l'article L. 171‑4 du Code de la construction et de l'habitation et de l'article L. 111‑19‑1 du Code de l'urbanisme (Journal Officiel du 20 décembre 2023) et de deux arrêtés datés du 19 décembre 2023 (Journal Officiel du 29 décembre 2023).
Ces nouvelles obligations orientent le domaine des toitures vers une amélioration intégrant sur 30% des surfaces du photovoltaïque et/ou de la végétalisation. La reprise des toitures telle qu’imposée peut impliquer de lourds travaux de réfection.
Une végétalisation de toiture et donc de terrasse peut se faire suivant les deux techniques nommées précédemment.
Les terrasses jardins se caractérisent par :
- Un élément porteur en maçonnerie.
- Par définition, elles rentrent dans la catégorie des terrasses accessibles. Elles doivent donc comporter des sécurités adaptées pour l’accès à tous types de personnes.
- Un revêtement d’étanchéité résistant à la pénétration des racines.
- La présence d’un drain et d’un filtre.
- Un substrat, généralement constitué de terre végétale, d’une épaisseur supérieure à 30 cm. Elle est adaptée au type de végétaux choisis.
- Des végétaux divers et variés intégrant les arbustes et les arbres. Seuls certains végétaux sont à proscrire. Une liste des végétaux adaptés et à proscrire est donnée dans le référentiel technique du domaine.
Points de vigilance en réfection :
- Cette technique implique un poids pouvant être très important. Généralement, une terrasse jardin doit être envisagée à la construction. Dans le cas contraire, une transformation peut imposer des travaux conséquents sur la structure.L’analyse de la structure et de sa capacité technique est le point d’entrée aux travaux de réfection.
- Le revêtement d’étanchéité est spécifique et certains végétaux sont à proscrire.
- L’entretien peut être important et dépend des végétaux.
- Un arrosage important et une fertilisation régulière sont indispensables. Des dispositifs adaptés sont donc nécessaires.
Les terrasses végétalisées se caractérisent par :
- Un choix d’éléments porteurs complets : maçonnerie, métal et bois.
- Elles peuvent être considérées comme des terrasses inaccessibles. Elles doivent donc être au minimum sécurisées pour un accès aux professionnels, principalement pour les actions d’entretien.
- Un revêtement d’étanchéité spécifique.
- Une isolation thermique est généralement incontournable.
- La présence d’un filtre et/ou d’un drain.
- Un substrat spécifique, qui n’est pas de la terre végétale. Il est d’épaisseur comprise entre 8 cm et moins de 30 cm. Le poids est donc beaucoup plus faible que pour une terrasse jardin.
- L’utilisation de végétaux spécifiques à chaque procédé.
- Un entretien pouvant être très limité.
Points de vigilance en réfection :
- Bien que plus faible, le poids du complexe est à prendre en compte pour son effet sur les structures.L’analyse de la structure et de sa capacité technique est donc aussi le point d’entrée aux travaux de réfection.
- Des exigences administratives locales peuvent imposer des épaisseurs minimums, par exemple : 15 cm et depuis peu 25 cm généralement demandés par la Ville de Paris.
- Le revêtement d’étanchéité étend spécifique, le remplacement du revêtement existant est souvent incontournable.
- Un arrosage occasionnel peut être nécessaire. L’installation d’un système d’irrigation ou de points d’eau sur la terrasse reste donc indispensable.
- Le complexe et donc les végétaux doivent être adaptés à l’environnement spécifique de chaque terrasse (expositions climatiques, ombres, rayonnements…).
- Il faut prévoir un système d’étanchéité pour fonctionner en l’absence du complexe de végétalisation, et ceci vis‑à ‑vis des intempéries et principalement sur la tenue au vent (cf. arrêt de la Cour de cassation - Chambre civile 3 du 18 février 2016, 15-10.750).
- Il ne faut utiliser que des systèmes ou procédés connus et validés.
- Il faut éviter la personnalisation du choix des végétaux et rester dans les gammes proposées par le concepteur du système ou procédés.
- Il faut éviter de se limiter à un choix d’aspect idéalisé. En effet, l’aspect de ce type de terrasse et très variable et est fonction des systèmes, de l’entretien, de l’environnement de la terrasse et des saisons.
J‑C Burdloff - SECC